L’Asbl Cercle d’Histoire régionale de Cerfontaine présente :
deux nouveaux cahiers sur le village de Sautour.
Histoire et état civil de Sautour
L’Asbl Cercle d’Histoire régionale de Cerfontaine vient de publier deux cahiers sur ce village pittoresque bâti sur un éperon rocheux dominant l’Hermeton.
Le 1er volume détaille l’état civil de 1800 à 1899 avec les listes alphabétiques des 984 naissances, 371 mariages et 660 décès (avec nom des parents et des conjoints, métiers, âge). Les familles les mieux représentées sont les Magniette (avec 107 naissances), Tichon (82), Mathot (63), Oser (45), Lepage (40), …
Essai indispensable pour les personnes qui veulent établir leur arbre généalogique. Cahier n° 398 : Sautour — État civil du 19e siècle.
Le 2e tome intitulé tout simplement Notes d’histoire sur Sautour survole l’histoire mouvementée de la commune en une dizaine de paragraphes complétés d’une vingtaine d’anecdotes ou de faits réels.
En 1643, un habitant du lieu s’introduit de nuit chez son fils pour lui voler une vache, coupe du bois dans le bois du seigneur, bat sa femme en public, en un mot, un drôle d’oiseau ! Plainte est déposée et notre gaillard est condamné pour 3 ou 4 chefs d’accusation avec, à la clé, un voyage à Saint-Jacques de Compostelle ou 10 florins d’or. S’il bat encore sa femme, il sera banni c-à-d qu’il ne pourra plus mettre les pieds à Sautour.
Vingt ans plus tard, une rixe commence à l’occasion d’une partie de cartes avec des soldats de Philippeville dans la « franche taverne » du lieu, un Sautourois annonce à haute voix : « Je me fous des Allemands » et attaque avec son épée — arme habituelle à l’époque même pour un villageois — un militaire qui lui tourne le dos et le tue illico.
On cite le nom de 13 soldats de Napoléon dont Jean-Baptiste Gaye qui a traversé la Bérézina (Russie) à la nage et de trois Magniette déserteurs puis réintégrés dans l’armée.
On cite la liste des professions pour 450 villageois tout au long du 19e siècle.
Enfin, on donne des détails sur les chutes d’avions en 1942 et 1944, etc …
Une carte au 1/10.000e clôture l’essai. (cahier n° 399, 41 pages).
Pour plus de renseignements : www.histoire-esm.eu.
Voir aussi sur la Toile : sautour wikipedia.
Une triste fin de journée à Sautour en 1734
Le 29 aout 1734 vers 22 h, Jacques MANIETTE, clerc-chantre du village, meurt d’une balle dans la tête.
Ce jour-là, il y avait des réjouissances à Sautour à l’occasion de la naissance du comte de MONFORT, fils du seigneur, le marquis de Deinze; les tambours résonnaient dans le village et les habitants buvaient à la santé du seigneur, notamment dans le cabaret de Joseph DUMONT, au faubourg. Plusieurs hommes faisaient des décharges avec leurs fusils.
Un jeune homme, Jean TICHON, vraisemblablement pris de boisson, veut lui aussi tirer, mais en est empêché à plusieurs reprises; finalement, il prend un fusil, tire depuis le seuil du cabaret et ... abat le clerc-chantre — par mégarde ? — avant de s’enfuir à Philippeville, terre de France.
Mais ce qui vraiment étonnant, c’est que le curé Adrien PETIT ne veut pas se déplacer pour porter les secours de la religion à son marguillier, parce “qu’il se méfiait de lui” !!!; c’est ce que répond le pasteur à Jean LAURENT, 28 ans, dépêché par les deux fils de la victime, Jean-Antoine et Frédéric.
Le sieur OUDART, mayeur, fait appeler Jacques GRIMAR, chirurgien de Philippeville, pour constater le décès; la visite de ce praticien est réglée ... par Marie GÉRAIN, veuve de la victime.
Texte : André Lépine