Lézard des murailles

Podarcis muralis


Avez-vous vu le lézard ? Il court, agile et furtif, grimpe et se réfuge sous une pierre … puis réapparaît, curieux de nous voir, pour observer nos faits et gestes …

 

 

Le lézard des murailles … à quoi ressemble donc cette petite bête ?

 

Les lézards des murailles (podarcis muralis) sont des reptiles : cela implique donc que ce sont des animaux à température variable, recouvertes d'écailles.

Ordre : squamates

Famille : Lacertidés

 

Cet habile grimpeur possède une silhouette aplatie, élancée, un museau conique, une longue queue très effilée et des pattes fines à longs doigts.

Il mesure en général entre 18 et 20 cm (le corps jusq'à 7,5 cm), certains individus pouvant atteindre 23 cm.

Il est polymorphe. Selon l'individu, les couleurs peuvent varier assez fortement, les parties supérieures des individus pouvant varier du gris au brun, avec parfois une teinte verdâtre.Il possède en général deux  raies longitudinales claires qui délimitent une bande brun foncé. La partie ventrale est blanchâtre, jaune-orangé, rose saumon, mouchetée ou non de noir.

 

Il est assez fréquent de voir ce petit lézard avec une queue manquante. Cela résulte d'une autotomie.
En effet, le lézard possède une queue qui se casse facilement, lui permettant de s'échapper si un prédateur l'attrape par l'extrémité. La queue continue à s'agiter après avoir été sectionnée et distrait ainsi le prédateur de sa proie.

Une queue gris-foncé et dépourvue d'écailles repoussera par après.

 

Comme tous les reptiles, le lézard mue.

Sa mue se fera par plaques. Le lézard des murailles mange alors les exuvies (peaux issues de la mue) pour récupérer de l'énergie.

 

Alimentation du lézard des murailles

 

L'alimentation principale de ce lézard se compose de petits invertébrés : insectes, araignées, lombrics et petits mollusques. Il peut cependant à l'occasion manger des baies et des fruits.

 

Reproduction et hibernation

 

Le lézard étant un animal ectotherme (la chaleur de son corps provient d'une source extérieure, telle que le soleil, la t° extérieure, …), celui-ci va entrer en hibernation en hiver.

 

 

Dans nos régions, le lézard des murailles s'accouple au printemps et pond 1 fois par an entre 2 et 10 oeufs, qu'il place sous une pierre ou dans un trou creusé dans le sol. Il choisit des endroit où il n'y a pas, ou peu, de végétation.

6 à 11 semaines plus tard, les petits sortiront de leur œuf.

 

Habitats et répartition du lézard des murailles

 

Le lézard des murailles vit dans des milieux rocheux et ensoleillés.

 

En Wallonie, on les trouve donc principalement au niveau :

- des carrières : bien souvent dans les carrières désaffectées, mais parfois aussi dans certaines carrières en activités. A noter que chez ,nous, ils vivent dans les carrières de pierres compactes uniquement, contrairement à ce qu'on peut observer notamment en France.

- des affleurements rocheux naturels et éboulis.

- des voies ferrées, où ils vivent dans les talus, les abords des ponts et des tunnels, le ballast, …

 

On peut également les observer dans les vieux murs, les ruines de remparts, les cimetières, les berges empierrées, les pelouses calcaires pierreuses, les terrils, …

 

Le lézard des murailles est réparti du nord du pourtour méditerranéen jusque dans nos régions.

En Belgique, son aire de répartition naturelle ne va pas au-delà du sillon Sambre et Meuse. Cependant, on peut malgré tout l'observer dans quelques localités flamandes. On pense que l'activité ferroviaire aurait favorisé le déplacement des lézards dans cette région.

 

Où et comment observer le lézard des murailles ?

 

Comme mentionné plus haut, le lézard des murailles vit dans les milieux pierreux et ensoleillés.

Il est particulièrement présent dans le bassin de l'Ourthe et dans la vallée de la Haute-Meuse et ses affluents. On peut donc facilement l'observer dans les carrières et les pelouses calcaires situées près du Viroin, de la Lesse, de la Molignée, …

 

Le lézard étant thermophile, il est aisé de le repérer lors des journées ensoleillées.
Cela est particulièrement vrai au printemps, sa température corporelle optimale à atteindre grâce à la température extérieure et au soleil étant de 34°C.

 

Si vous avez de la patience et que vous savez observer, vous les verrez facilement. En effet, ce sont des petits animaux, certes craintifs, mais également très curieux par nature.

J'ai pu observer ainsi un lézard pendant un bon 1/4 d'heure, à quelques dizaines de centimètres de moi. Il s'était réfugié sous une pierre et ressortait à intervalles réguliers sa petite tête pour m'observer, avant de finalement partir par un autre endroit et trouver refuge ailleurs.

 

 

Menaces et conservation de l'espèce

 

Les principaux prédateurs du lézard des murailles sont les oiseaux, les hérissons … mais également les chats.

 

En Allemagne, au Grand Duché du Luxembourg et en France, le lézard des murailles est considéré comme une espèce menacée.

Ce n'est pas encore le cas en Belgique. Cependant, les différentes populations étant fort isolées les unes des autres, et leur localisation limitée en superficie, on ne peut qu'être inquiets quant à l'avenir de l'espèce.

 

Les principales menaces pour l'espèce sont les suivantes :

- développement des activités de loisirs dans les sites occupés (escalade)

- collecte des animaux (enfants et terrariophiles)

- les pesticides

- prédation par les animaux domestiques carnivores (principalement les chats)

- colmatage des vieux murs

- aménagement des sites rocheux

- le recouvrement des rochers et zones pierreuses par les arbustes et les herbacées

- la gestion des voies ferrée : remplacement des traverses et ballast, utilisation de pesticides

- aménagement des anciennes voies ferrées en Ravel

- la fragmentation de leur habitat

 

Que faire pour protéger cette espèce ?

 

- éviter le colmatage des vieux murs ou, si c'est inévitable, maintenir des interstices suffisants pour les lézards s'abriter ;

- promouvoir les alternatives aux pesticides ;

- sensibiliser les gens à la conservation de l'espèce ;

- octroyer un statut de conservation aux sites hébergeant des lézards des murailles ;

- contrôler le développement de la végétation dans ces espaces protégés ;

- promouvoir un entretien plus écologique des voies ferrées ;

- ré-empierrer les abords lors de l'aménagement des ancienne voies de chemin de fer en Ravel. Cela a été fait sur Mariembourg et s'est révélé être un succès.

 



Bibliographie et sources:

- Jacob J.-P., Percsy C., de Wavrin H., Graitson E., Kinet T., Denoël M., Paquay M., Percsy N. & Remacle A. (2007) : Amphibiens et Reptiles de Wallonie. Série Faune – Flore – Habitats n° 2. Aves – Raînne et Direction Générale des Ressources naturelles et de l’Environnement, Ministère de la Région wallonne, Namur

- http://biodiversite.wallonie.be/servlet/Repository/?ID=36574

- N. Arnold, D. Ovenden (2014): Le Guide gerpéto, Amphibiens et reptiles d'Europe – Ed. Delachaux et Niestlé

- https://fr.wikipedia.org/wiki/L%C3%A9zard_des_murailles

- http://foret-fontainebleau.over-blog.net/article-le-lezard-des-murailles-podarcis-muralis-42103221.html

- https://www.vrt.be/vrtnws/nl/2018/02/28/muurhagedis-verovert-belgie-en-neemt-daarvoor-de-trein/

- http://notesdeterrain.over-blog.com/2014/08/lezard-des-murailles.html

- http://www.pascale-menetrier-delalandre.com/lezard-des-murailles-en-mue-a50003474

Texte : Angélique Arys - Photos : GDJ