Les laissés pour conte
par les élèves de P4 - École des Éoliennes à Somzée
Ecoutez cette histoire que l’on va vous conter. Du fond de notr’ mémoire, on va vous la chanter. Elle se passe près d’la France, dans un petit village que vous connaissez bien car il s’appelle Surice.
Venez les enfants, il est l’heure de se coucher. Dit Grand-mère.
Non ! Crie Arthur.
C’est l’heure de l’histoire du soir Grand-mère. Explique Wendy.
Grand-mère accepte et s’installe confortablement dans le fauteuil de la chambre. Wendy et Arthur sont
blottis l’un contre l’autre dans le lit de cette dernière. Grand- mère tend la main vers la bibliothèque et prend un livre assez ancien, abîmé et épais.
Je vais vous lire, l’histoire que me lisait mon grand-père quand j’avais votre âge.
Il s’agit du Petit Chaperon rouge.
Il était une fois une petite fille de village, la plus jolie qu’on eût su voir. Sa mère en était folle et sa mère-grand plus folle encore. Cette dernière lui fit faire un petit chaperon rouge, qui lui seyait si bien, que partout on l’appelait le Petit Chaperon rouge. Un jour sa mère, ayant cuit et fait des galettes, lui dit : Va voir comme se porte ta mère-grand, car on m’a dit qu’elle était malade Je suis malade, complètement malade. Porte-lui une galette et ce petit pot de beurre. Le Petit Chaperon rouge partit aussitôt pour aller chez sa mère-grand, qui demeurait dans un autre village. En passant dans un bois elle rencontra...
Quoi grand-mère ? Elle rencontra quoi ? Demande Arthur impatient.
C’est tout pour ce soir les enfants, je me sens fatiguée. Je vous raconterai la suite, quand vous viendrez la prochaine fois. Elude la grand-mère.
Lorsque ses petits-enfants dorment, Grand-mère se précipite avec le livre au salon. Là, elle le feuillète et se rend compte avec effroi que le loup n’est plus présent dans l’histoire, mais également l’ogre dans l’histoire du petit Poucet, le géant dans l’histoire du chat botté, la vieille fée dans la belle au bois dormant, même la belle-mère et ses deux filles ne sont plus dans l’histoire de Cendrillon.
Que s’est-il passé ? Qui a osé retirer les méchants des contes ? C’est affreux. Murmura-t-elle.
La nuit fut courte et agitée pour Grand-mère, mais sa décision était prise.
Quand Arthur et Wendy seront rentrés chez eux, j’irai voir Merlin le conteur. Pensa-t-elle.
Arrivée devant la maison du vieil homme, elle sonne à la porte. Bizarre. Il est toujours chez lui pourtant. Elle frappe à la porte. Toujours rien.
Merlin. T’es où ? Crie-t-elle. Inquiète, elle prend la clé sous le paillasson et entre. Là, elle aperçoitque tous les livres du conteur sont étalés par terre, sur son bureau, sur la table du salon. Bref, il y en a partout.
Ah Merlin. Tu as donc déduit la même chose que moi. Pensa-t-elle.
Une étole rouge écarlate attire son attention. Elle la soulève et l’observe. Dans les plis du vêtement, elle trouve une étiquette où est écrit : « Propriété exclusive du Petit Chaperon rouge ».
Par les culottes du roi Dagobert ! Jura Grand-mère.
Prise d’effroi, elle en lâche le vêtement et tombe à genoux. Elle remarque qu’une page d’un livre a été arrachée.
Merlin tient à ses livres comme à la prunelle de ses yeux. Il a dû laisser un message. Réfléchit-elle.
Grand-mère cherche et finit par trouver la page arrachée sur laquelle est écrit à la hâte : « Tire le papier toilette et le passage s’ouvrira. »
Intriguée mais déterminée à retrouver Merlin, elle se rend aux toilettes. Elle tire sur le papier
toilette et instantanément l’eau de la cuvette remonte et forme un portail temporel. Prenant son courage à deux mains et essayant d’oublier d’où vient cette eau et à quoi elle sert, elle avance
et est aspirée.
Le voyage était rapide mais mouvementé. C’est sur les genoux qu’elle arrive dans une forêt. Elle est tout de suite alertée par des pleurs très bruyants. Suivant la clameur, elle arrive au pied d’une gigantesque maison devant laquelle, sept petites filles, chacune de la taille un grand éléphanteau, pleurent à chaudes larmes. Grand- mère est très souple. Elle s’élance et escalade la fillette la plus proche. Arrivée près de son oreille, elle crie de toutes ses forces.
Ne pleure pas Jeannette ...
Tra la la la la la la la la la la la la. Ne pleure pas Jeannette... Nous le retrouverons, nous le retrouverons.
Jeannette explique à Grand-mère ce qu’il s’est passé : Le petit Poucet est arrivé et a emmené par la force, l’ogre, leur père.
Grand-mère la convainc de lui montrer par où ils sont partis. Arrivées au portail temporel, Grand-mère s’y engouffre.
Là elle arrive devant un énorme trou et devant ce trou, un jeune homme se lamente. Le questionnant, elle apprend qu’il s’agit du marquis de Carabas qui se retrouve sans château. Le chat botté l’a emporté avec le géant qui vit dedans.
Tout va bien. Le rassure Grand-mère.
Tout va bien, Tout va bien. Petit, tout va bien.
Marquis. Montre-moi par où ils sont partis. Demande-t-elle.
Arrivée devant le portail, elle y entre sans hésiter.
C’est dans un château et devant un prince très en colère qu’elle apparait.
Vous vous rendez compte, me plaquer moi ! Moi le prince, elle a osé me jeter comme une vieille chaussette.
De qui parlez-vous ? Demande Grand-mère.
De la belle au bois dormant bien sûr ! S’énerve le prince.
Grand-mère lui propose de la retrouver s’il accepte de lui montrer le chemin. Animé par un désir de vengeance, le prince accepte.
Elle n’aura qu’à se piquer le doigt à cette maudite quenouille, je ne la réveillerai pas ! Décrète-t-il.
Grand-mère, accompagnée du prince, arrive dans la chambre de la princesse où se trouve le portail temporel.
C’est dans un potager qu’elle atterrit et devant elle, assise sur une citrouille, déprime marraine la bonne fée.
Que vous arrive-t-il marraine la bonne fée ? s’enquit Grand-mère.
Les contes sans méchants seront ennuyants. Les enfants ne nous liront plus et nous oublierons. C’est un désastre. Se lamente marraine la bonne fée.
Je vais vous aider à changer cela, dites-moi par où ils sont partis. La rassure Grand-mère.
Les voici devant le portail, Grand-mère sent que le dénouement est proche. Grand-mère se retrouve devant une maisonnette.
Je reconnais cet endroit. Dit Grand-mère.
Elle entre et entend quelqu’un chanter.
J’aime la lettega, vezsa-vous mmentco ?
Quand elle est bien faite avec du beurre dedans.
Etes-vous qui ? Demande Mère-grand.
Je suis Grand-mère et je cherche le Petit Chaperon rouge. Dit-elle.
Ma fille-petite ?
Oui.
Elle en assez avait du loup-méchant et je sepen qu’elle a agis mal. Dit tristement Mère-grand.
Montrez-moi par où ils sont partis.
Mère-grand heureuse d’avoir de la visite, n’a pas envie que Grand-mère s’en aille si vite.
Ne me ttequi pas. Chante-t-elle.
Ne me ttequi pas, il faut blie’ou tout peut bliers'ou, ne me ttequi pas, ne me ttequi pas, ne me ttequi pas.
Vêtue du chaperon Grand-mère s’apprête à franchir le portail en promettant à
Mère-grand de revenir lui rendre visite.
Cette fois-ci le portail ne l’amena pas sur la terre ferme, ni dans les airs mais bien sur l’eau. Elle était sur un bateau qui voguait sur les flots.
Il était un petit navire.
Au loin, se dessinait une île... une île majestueuse, sur laquelle trônait une gigantesque forteresse. C’était l’île des laissés-pour-conte.
Grand-mère débarque sur la plage et se dirige vers l’entrée du château. L’entrée est gardée par le chat botté et le petit Poucet.
Ouille ! Pense Grand-mère. Je ne passerai jamais.
A ce moment elle baisse le regard et aperçoit un panier dans un coin de la barque.
Elle l’ouvre et trouve un rat grignotant un morceau de pain.
Ni une, ni deux. Elle lance le rat sur le chat botté et le morceau de pain sur le petit Poucet.
Distraits par la nourriture, Grand-mère en profite pour passer.
Elle arrive dans un couloir où elle entend Cendrillon et la belle au bois dormant se chamailler.
Non c’est moi qui l’ai attrapé ! Lâche-ça. Crie Cendrillon.
Non, c’est à moi ! Crie la belle au bois dormant. Tu as déjà un prince toi !
Grand-mère jette un œil et voit les deux princesses se chamaillant pour ce qu’elle pense être un bouquet de mariée. Profitant de cette dispute, Grand-mère se faufile à l’étage du dessous. Elle arrive aux cachots et y retrouve...
Merlin ! Crie-t-elle soulagée.
Par ma barbe ! Tu nous as retrouvés.
Dit Merlin soulagé. Le vieil homme entreprend de raconter ce qu’il s’est passé. (Récit mimé)
J’étais en train de chercher les méchants dans les différents contes, lorsque le Petit Chaperon rouge est sortie des toilettes. Elle a expliqué qu’elle en avait assez du loup et des autres méchants en général et qu’elle voulait les enfermer à tout jamais sur cette île et quand j’ai voulu l’en empêcher elle m’a emmené aussi.
Tu as eu tort de venir jusqu’ici mémé. Dit le Petit Chaperon rouge qui a surpris la conversation.
Ecoute Chaperon, il faut que tu libères les méchants, les histoires sans eux perdent de leur sens et même s’ils sont différents de toi et tes amis, ils y ont leur place.
Cause toujours l’ancêtre. Toutefois, j’ai un marché à te proposer. Affrontons-nous lors d’un Battle de danse. Si je gagne, tu seras enfermée avec les autres et si je perds, alors je libèrerai les méchants pour qu’ils retournent dans leur conte.
Ce que ne savait pas Chaperon, c’est que Grand-mère fait du yoga et de la danse au club des 3 x 20 du village deux fois par semaine.
Un DJ arrive sur ordre du Chaperon et la bataille commence.
C’est surprenant, impressionnant, incroyable, fantastique !
D’un coup de grand-écart, Grand-mère remporte la victoire ! Comme promis. Les méchants sont libéréés ...
Délivréés, nous allons enfin pouvoir rentrer. Libéréés, délivréés, nous allons enfin pouvoir vous manger.
Grand-mère et Merlin retournent ensemble dans leur petit village. Et le weekend suivant... Venez les enfants, il est l’heure de se coucher. Dit grand-mère.
Non ! Crie Arthur.
C’est l’heure de l’histoire du soir. Explique Wendy.
D’accord. Souris Grand-mère.
Il était une fois une petite fille de village, la plus jolie qu’on eût su voir. Sa mère en était folle et sa mère-grand plus folle encore. Cette dernière lui fit faire un petit chaperon rouge, qui lui seyait si bien, que partout on l’appelait le Petit Chaperon rouge. Un jour sa mère, ayant cuit et fait des galettes, lui dit : Va voir comme se porte ta mère-grand, car on m’a dit qu’elle était malade. Porte-lui une galette et ce petit pot de beurre. Le Petit Chaperon rouge partit aussitôt. En passant dans un bois elle rencontra compère le loup... Faim
Héloïse Bauduin - Elsa Bolsens - Estelle Brogniet - Giuliano Bruno - Nell Bultot - Samuel Dekein - Yolan Depelchin - Eléonore Ducochez - Amaury Goblet - Nola Graizzaro - Olivia Herbiet - Marie-Adeline Jacquemin - Marie-Alexine Jacquemin - Hugo Martin - Nolan Morenville - Matteo Moser - Laly Seguin - Maelyne Van Ooteghem - Lou-Ann Vandeweyer