Interview avec notre agent de quartier, l’inspecteur Jonathan Merveille.

(publiée 26 février 2016)


- Bonjour Monsieur Merveille. Tout d’abord, un grand merci pour nous accorder cette interview.

Pourriez-vous vous présenter aux gens de La Forêt ?

JM : J'ai 36 ans. Je suis rentré à l'académie de police en 1999 et à l'issue de ma formation, j'ai intégré la police de Namur au sein du service "intervention" jusqu'en janvier 2008. A cette date, j'ai été engagé à ma demande au sein du service intervention de la police de Philippeville. Depuis ce 05 janvier 2016, je suis affecté au sein du service proximité en tant qu'inspecteur de quartier et ce à mon initiative.

 

- Pourquoi avez-vous choisi pour devenir agent de quartier ?

JM : J'ai choisi de devenir agent de quartier afin de réorienter ma carrière dans un domaine plus en adéquation avec mes attentes: c'est à dire le service au citoyen.

Je n'avais connu par le passé que le service intervention et j'aspirais donc à avoir un contact plus proche avec la population afin de lui venir en aide le mieux possible.

 

- Votre mission principale, n’est-elle pas une de médiateur, d’agent social ?

JM : Il s'agit de "gérer" véritablement l'ensemble des problèmes d'un quartier pour tenter de les résoudre.

 

- Quelles sont vos tâches actuelles à La Forêt ?

JM : L'agent de quartier a pour mission de parcourir l'ensemble des rues de son quartier afin de déceler les problèmes (les éviter) et les attentes de la population. Il doit percevoir qu'il doit être le lien entre le citoyen et les autorités communales ou les autorités judiciaires. Sa fonction exige donc une connaissance approfondie des individus et des situations de la circonscription dont il a la charge. Une police de proximité est, en dehors des services rendus à la population, l'oeil et l'oreille de l'administration et de la justice.
Mais l'agent de quartier demeure malgré tout un fonctionnaire de police. Il ne sera jamais un assistant social, ni un juge de paix.

 

- Est-ce vrai que, dans les ‘domaines’, comme à La Forêt, il y a plus de problèmes, plus d’interventions, plus d’appels ?

JM : Il n'y a certainement pas plus de problèmes au domaine La Forêt que nous pourrions en rencontrer au sein d'autres villages.

 

- Beaucoup de gens hésitent d’appeler la police pour des petits problèmes, parce qu’ils pensent que la police ne s’y intéresse pas. Une attitude à changer ?

JM : Effectivement, comme dit précédemment, mon rôle est de tenter de régler les problèmes rencontrés au sein d'un quartier même si il s'agit de problèmes plus "léger".

 

- Il y a aussi des gens qui pensent que dans un ‘domain privé’ comme le notre, la police n’intervient pas, et, comme par exemple, qu’on peut conduire avec des voitures non-assurées.

JM : La police est entièrement compétente pour intervenir au domaine La Forêt. Les lois belges dans leur ensemble s'appliquent au domaine. Il va de soi que les véhicules doivent être en ordre lorsqu'ils circulent dans les allées. Les allées sont considérées comme la voie publique au même titre qu'une rue de village.

 

- Il y a quelques problèmes urgents dans notre domaine (ou de préférence : village), comme les chiens errants. Récemment deux Forêtoises qui se promenaient avec leur chien en laisse, sont tombées à cause d’un chien ‘à l’aventure’, qui attaquait leur chien. Que pouvez-vous faire pour nous ?

JM : Concernant la problématique des chiens errants, il s'agit d'un problème qui se retrouve dans tous les villages.

Néanmoins, d'initiative, si je constate la présence de chiens errants, je tente d'identifier le propriétaire et je le mets en garde en lui expliquant la législation en vigueur.

A défaut de réaction, il m'appartient de dresser procès-verbal avec le risque pour le contrevenant de se voir contraint de payer une amende.

Il s'agit d'une infraction reprise au réglement général de police administrative. Néanmoins, il s'agit d'une infraction qui doit être constatée en flagrant délit.

Je vous remets vers ce lien afin de consulter ce réglement : http://www.policelocale.be/files/5315/files/RGPA2014-1.pdf

 

- Un autre problème : les déchets de toutes sortes qu’on trouve à côté des routes. Que pouvez-vous faire ?

JM : Je vous renvoie également vers le lien ci-dessus.

 

- Certains gens ne se réalisent pas que nos forêts sont notre source d’oxigène. Malgré que c’est interdit, il y a des gens qui brûlent des grands déchets comme pneus et matelas et toutes sortes d’objets plastique, ce qui infeste notre bon air.

JM : Voici l'article de loi:

Les feux allumés en plein air doivent être situés à plus de 100 mètres des habitations, édifices, bruyères,  vergers, plantations, haies, meules, tas de grains, paille, foin, fourrage ou tout autre dépôt de matériaux inflammables ou combustibles ; à plus de 25 mètres des bois et forêts. Plus strict qu’à l’article 89,8° du Code Rural ignorant dépôt de matériaux inflammables ou combustibles. Modification du Code forestier 15/07/2008. Dans le cas où il serait fait usage d’un appareil particulier évitant la production de flammèches, la distance prévue au paragraphe précédent est ramenée à 10 mètres. Permet ainsi notamment le barbecue. Pendant la durée de l’ignition, les feux doivent faire l’objet d’une surveillance constante par une personne majeure. L’importance des feux doit être maintenue à un niveau tel qu’ils puissent être maîtrisés par ceux qui les ont allumés. Par temps de grand vent, les feux sont interdits.

 

- Une des missions de la police concerne "le respect des règles urbanistiques". Les caravanes inhabitées et vieilles, qui se trouvent un peu partout dans notre village, forment un autre problème.

JM : Les infractions urbanistiques s'appliquent bien évidemment au domaine et je suis compétent pour rédiger un rapport au service urbanisme de la commune afin de dénoncer les faits.

 

- Pour terminer : un souhait, un désir ou une rêve concernant votre fonction d’agent de quartier ?

JM : Pour terminer, je souhaite tout simplement accomplir mon travail du mieux que je peux afin de rencontrer les attentes de la population à mon égard.

Interview & photo: AvB