VILLAGE LA FORET

Ce week-end,  le Festival Vapeur se déroulera de nouveau à Mariembourg. Donald Peeters, Forêtois et conducteur/instructeur de trains retraité connait bien les trains à vapeur. Encore l’année passée il conduisait ces pièces de musée durant le Festival Vapeur 2014. Bonne occasion pour une interview.

Pouvez-vous vous présenter ?

Mon nom est Donald Peeters. Je viens d’Anvers et j’habite Allée des Écureuils depuis décembre 2012. Pendant des années déjà, ma femme et moi aimions passer les vacances en Ardennes. Mais après ma retraite, ce fut plutôt par  coïncidence que nous sommes venus habiter ici à La Forêt.

Comment vous êtes-vous intéressé au Festival Vapeur à Mariembourg?

J’ai débuté comme conducteur de trains en 1973 à la SNCB et je suis devenu instructeur en 1990. J’ai toujours exercé mon métier du plus profond de mon coeur. J’ai surtout conduit les locomotives diesel, mais aussi les locomotives électriques. J’ai appris à conduire les trains à vapeur il y a à peu près 25 ans. Ainsi je les ai conduits en tant que volontaire pour le Musée du Chemin de Fer de la SNCB.

Parfois ce musée échangeait des trains avec l’association à Mariembourg pour leurs jours de trains à vapeur. Par exemple, je pense que c’était en 1995, j’ai conduit deux locomotives diesel de Fina d’Anvers à Mariembourg, je les tirais avec une autre pièce de musée (dès 1985: le type 5910; aujourd’hui: type 201010), à une vitesse de 20 km/h du nord du pays jusqu’au sud.

Quand je suis venu vivre ici, les amis de Mariembourg m’ont demandé de les rejoindre.

Donald en action à Mariembourg 2014 (photo: Jos L.)

Et?

Eh bien, l’année passée, j’ai conduit des trains à vapeur entre Mariembourg et Treignes pendant deux jours (au plus grand plaisir de mon fils et mes petits-enfants).

Comment?

Chaque année l’asbl de Mariembourg organise le Festival Vapeur. Cet événement est porté par les bénévoles. Les conducteurs, eux aussi, sont des bénévoles, des passionnés, qui, dans leur vie quotidienne, execercent des professions diverses, comme employé des postes ou directeur de banque. Il y a  même deux conducteurs retraités J.

D’où viennent tous ces trains à vapeur?

D’où ils viennent ? Il y en a qui viennent de l’ancien bloc de l’Est, d’Allemagne, de Pologne. Deux trains à vapeur viennent de l’usine de sucre d’Hasselt ou de Genk. Deux trains ont été construits à Tubize. Durant l’année ils restent tous, soit dans les hangars de Mariembourg, soit dans le musée de Treignes. C’est là que l’atelier d’entretien est localisé. Tous ces trains n’ont plus accès au réseau ferroviaire officiel, bien qu’ils soient bien entretenus et opérationnels.

Quand  la dernière locomotive à vapeur a-t-elle sur le réseau de la SNCB ?

En Belgique, le dernier train à vapeur a roulé en 1969 d’Anvers à Termonde. Depuis lors, ce sont des pièces de musée. De même que pour beaucoup de trains à diesel, comme ceux de Treignes, ou ceux qui roulent durant les Festivals Vapeur.

Quelle est la consommation d’une locomotive à vapeur?

Elle a un réservoir d’eau de 8 à 10 cube. Pour faire le trajet de Mariembourg à Treignes et retour une seule fois, elle consomme à peu près 300-350 kilogrammes de charbon. Bien sûr, la consommation dépend de toutes sortes de facteurs, y compris le style de conduite.

Le terrain et, par conséquence, le chemin de fer entre Mariembourg et Treignes est légèrement descendant; le retour est donc légèrement en montée. Cela  exige-t-il beaucoup de la locomotive?

Non, un train à vapeur peut gérer une pente de maximum 12 mm le mètre, comme nous le disons. Dans la circulation on parlerait de pentes de 12%.

Il n’ y a que des trains à admirer durant les jours du Festival Vapeur?

Ah non! On peut faire un aller/retour Mariembourg-Treignes, visiter le musée de Treignes, boire une verre, faire des photos. Chaque année il y a des “trains invités” de l’étranger. L’année passée un train d’Italie était présent, montrant comment des ambulances étaient transportées durant la guerre. Cette année le thème est : services de secours et d’intervention, par exemple les pompiers.

Il existe des trains du service d’incendies?

Non, non, pas cela. Mais nous avons bien eu des trains détruisant les mauvaises herbes en roulant. Ceux-ci existent encore en France.

Un grand merci à vous pour cette interview, Donald.

À voir : encore quelques photos du Festival Vapeur 2014.

Interview: M.S.